Les trois lumières
Sous les traits d’un voyageur au visage triste, la Mort tente de séparer deux amants. Lassée de toujours triompher, elle accorde à la jeune fille trois chances de sauver son fiancé.
À trente ans, Fritz Lang met en scène, avec l’aide de sa complice Thea von Harbou, une fresque spectaculaire et émouvante, empreinte d’un fatalisme qui hantera toute son œuvre.
Le jeudi 19 décembre 2024 à 20h30, nous vous invitons à une projection exceptionnelle du film, accompagnée au piano par l’artiste Dinu Mihailescu. Un ciné-concert unique dans le cadre du ciné-club allemand Kino!.
C'est le « blockbuster » du jeune Fritz Lang. À 30 ans à peine, avec l'aide de sa complice scénariste Thea von Harbou, il met en scène cette fresque spectaculaire qui traque une certaine idée de l'âme allemande en voyageant de la Chine millénaire à l'Arabie des Mille et Une Nuits, via le carnaval de Venise... (...)
Le scénario évoque Andersen ou Grimm - notamment un conte de ce dernier où des millions de bougies figurent les vacillantes vies humaines. Mais c'est visuellement que le film stupéfie, grâce aux travaux des décorateurs Walter Röhrig (un ex de Caligari), Robert Herlth (qui retrouvera le précédent sur les grands Murnau), Hermann Warm (qui travaillera avec Dreyer) : des hommes de l'art, qui s'inspirent de Grünewald (le peintre du retable d'Issenheim), de Dürer ou du romantique Böcklin. Pour la troisième histoire, située en Chine, Lang se fait Méliès, avec tapis volants, armée miniature, parchemin enchanté. Spectaculaire et émouvant, splendidement interprété (par Bernhard Goetzke, qui joue la Mort), le film témoigne aussi du fatalisme qui hantera ensuite toute l'oeuvre du cinéaste. (...)
- Aurélien Ferenczi, Télérama