Maîtresse
Olivier, jeune provincial sans travail, débarque à Paris et rejoint Mario, un individu un peu louche, qui l'embauche pour faire le porte à porte en vendant des livres d'art. Ils font la connaissance d'Ariane, jeune femme qui habite seule au 5ème étage d'un vieil immeuble. Apprenant d'elle que l'appartement d'en dessous est inoccupé, ils reviennent la même nuit pour le cambrioler. Ils sont surpris par Ariane qui descend un escalier mobile reliant les 2 appartements, elle est étrangement vêtue de cuir. Elle les libère, moyennant un petit service de la part d'Olivier…
"Maîtresse est le film d’un vertige absolu. On est à mille lieux de la petite performance bourgeoise, d’un cinéma qui voudrait choquer. Le film cherche autre chose : une compréhension intime de la mécanique masochiste. Le résultat passe par une intelligence d’un jeu qui se placerait par-delà la morale. Ici, jamais le jeu de Bulle Ogier ne laisse le jugement moral avoir de prise : “Quand on m’interroge, soit je mens, soit je ne réponds pas…”, dit-elle. L’interrogatoire est toujours du côté de la morale, du rendre compte. La mise en scène, jamais ; le jeu de Bulle, jamais. Le film et elle sont du même côté (ils cherchent à entrer dans la compréhension de la même chose), même s'ils auront joué, tout le temps, à faire croire que l’on pouvait dominer l’autre. »"
-Philippe Azoury, Théâtres au cinéma n°23, 2012