Barbet Schroeder
Né à Téhéran d’un père suisse et d’une mère allemande, Barbet Schroeder grandit en Colombie et découvre le cinéma à Paris, à la Cinémathèque de Henri Langlois.
Compagnon de route des cinéastes de la Nouvelle vague, il est assistant réalisateur pour Jean-Luc Godard (Les Carabiniers), produit Les contes moraux d’Eric Rohmer et réalise en 1969 son premier film devenu culte, More, qu’il tourne aux quatre coins du monde. Il poursuit le rêve de faire des films américains, projet qu’il concrétise avec le documentaire bouleversant Koko, le gorille qui parle (1978), puis en réalisant une série de films dans la plus grande tradition du film de genre dont Mystère von Bülow, un immense succès qui vaudra à Jeremy Irons un Oscar.
Il tourne aussi un film colombien, dans les rues de Medellin, sur la violence des quartels : La Vierge des tueurs (2000).
Son dernier film, montré hors compétition à Cannes, Le Vénérable W., est consacré au moine birman Ashin Wirathu, qui prone un bouddhisme extrémiste, déviant, nationaliste et génocidaire. Le film conclut ainsi la trilogie sur le mal, avec le portrait de l’avocat Jacques Vergès (L’Avocat de la terreur, 2007), et celui du dictateur ougandais Idi Amin Dada (Général Idi Amin Dada : Autoportrait, 1978).
Tout au long de sa carrière insolite et déconcertante, Barbet Schroeder semble se réinventer à chaque film, tout en poursuivant un seul et même projet : disséquer la nature humaine et comprendre ses contradictions et ses travers, tels que la violence et l’obsession du pouvoir.
En parallèle à la rétrospective complète proposée par le Centre Pompidou à Paris, les Cinémas du Grütli sont fiers de montrer au public une partie de cette filmographie, fascinante et plurielle.
Image: More (1969)