Débat: Filmer le diable et le bon dieu
En 2013, force est de constater que de nombreux films nominés conduisent à se reposer la question de la représentation et de la mise en scène de la politique, de l’engagement, et des médiations propres au cinéma. L’expérience Blocher, par son sujet même, un homme politique pour le moins controversé, pose des problèmes cinématographiques. Comment, en brossant un portrait que l’on veut honnête, ne pas tomber dans le piège de l’empathie pure et simple? Dans L’escale, l’objectif est presque inverse. L’auteur ne partage pas seulement physiquement l’expérience des proscrits iraniens enfermés dans leur clandestinité en Grèce, mais aussi leurs angoisses, leurs espoirs… Bron et Bakhtiari ont décidé de filmer au premier degré, au plus près.
En abordant la Révolution des OEillets au Portugal, Lionel Baier, lui, a une autre perspective. Et cela dans tous les sens du terme. Le recul historique et le choix de la fiction, et de plus, la comédie. Dans ces trois cas, c’est bien la question de la distance avec son sujet qui est posée au cinéaste. Comment filmer des sujets politiques et sociaux?
Invités (sous réserve de modifications):
Modération: Edouard Waintrop. Directeur des Cinémas du Grütli, Délégué général de la Quinzaine des Réalisateurs, Festival de Cannes
Kaveh Bakhtiari, Réalisateur
Luciano Barisone, Directeur du Festival Visions du Réel
Jean-Stéphane Bron, Réalisateur
Irène Challand, Productrice, RTS
Fernand Melgar, Réalisateur