Juliana
Juliana, 12 ans, parcourt chaque jour les rues d’une Lima de la fin des années 80, travaillant au cimetière tandis que son frère Clavito, lui, chante dans les transports publics avec une bande de gamins abrités par un certain Don Pedro. À la maison, le mari de sa mère maltraite mère et fille, tandis que l’attitude rebelle de Juliana ne fait rien pour améliorer les choses. Elle n’a qu’une idée en tête, partir. Un beau jour, c’en est trop, elle décide de se couper les cheveux pour pouvoir s’infiltrer du côté des garçons intégrant la bande des chanteurs d’autobus. Chez Don Pedro, la vie n’est pas meilleure, les coups pleuvent lorsque les quelques billets froissés rapportés sont insuffisants. Porteuse d’une révolution secrète, Juliana n’a pas dit son dernier mot. Dans la même veine que Gregorio (1984), le Grupo Chaski propose une exploration sociologique du monde des enfants contraints au travail, avec pour interprètes de vrais enfants des rues trouvés pour la plupart par petites annonces. Plus de 25 ans après, ce fin portrait d’une enfance déshéritée n’a rien perdu de son actualité.