Rétrospective Bertrand Bonello
Rétrospective intégrale Bertrand Bonello du lundi 12 février au mardi 5 mars + Avant-première de LA BÊTE lundi 12 février à 20H00 en présence du réalisateur Bertrand Bonello !
Bertrand Bonello est né en 1968, à Nice. Il alterne musique et cinéma. En 1996, il réalise un documentaire de création : Qui je suis, d’après Pier Paolo Pasolini. Son premier long métrage, Quelque chose d’organique (1998), est présenté au Festival de Berlin (Panorama). Le Pornographe (2001) avec Jean-Pierre Léaud est invité à la Semaine de la Critique à Cannes et obtient le prix FIPRESCI. En 2003, Tiresia est sélectionné en Compétition au Festival de Cannes. La Quinzaine des Réalisateurs montre De la guerre en 2008. L’Apollonide - Souvenirs de la maison close (2011) est en Compétition au Festival de Cannes et reçoit huit nominations aux César. Saint Laurent (2014), également en Compétition à Cannes, représente la France aux Oscars et obtient dix nominations aux César. La même année, Bertrand Bonello organise une exposition au Centre Pompidou et sort un album, Accidents. Il continue régulièrement à réaliser des films courts ou musicaux : Cindy, the Doll is Mine (2005), en Sélection Officielle à Cannes, My New Picture (2007), Where the Boys Are (2010), Ingrid Caven, musique et voix (2012), tous présentés à Locarno ; Sarah Winchester, opéra fantôme (2016), créé pour la 3e scène de l’Opéra de Paris. En 2016 sort Nocturama, son septième long métrage. En 2019, la Quinzaine des Réalisateurs sélectionne Zombi Child. Coma est présenté en compétition à la Berlinale 2022 dans la sélection Encounters. Il est récompensé du prix FIPRESCI. En 2023, La Bête est sélectionné en compétition à la Mostra de Venise. En 2024, Bertrand Bonello met en scène Transfiguré - 12 Vies de Schönberg à la Philarmonie de Paris.
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Bertrand Bonello :
« Le cinéma, ce dinosaure malade maquillé en jeune putain alors qu’il était parti pour être visionnaire, poétique et beau comme une phrase de Debord, est, avec l’amour, la seule chose qui me tienne debout. Je le conçois donc comme l’amour, qui n’est pas un divertissement mais un monde dans le monde, que l’on essaie de construire avec plus ou moins de bonheur selon quelques règles d’éthique et d’esthétique. (…) J’ai moi aussi envie de crier qu’aujourd’hui plus que jamais, je prône un cinéma de poésie ancré dans le réel, mais qui touche à l’abstraction, un cinéma de l’intime et non du familier, un cinéma de la dignité, de l’abandon et de la perdition contre un cinéma de la maîtrise et de la manipulation. (…) J’ai essayé d’expliquer il y a quelques temps à une jeune fille pourquoi je faisais du cinéma. Je n’y suis pas arrivé. Mon engagement n’est ni pour, ni contre. Il est différent. Je travaille simplement à fuir le raisonnable en essayant de ne pas devenir fou, seule issue possible dans le monde/cinéma d’aujourd’hui. Je me retrouve donc, bien malgré moi, à faire un cinéma de résistance. Parfois, j’ai l’espoir. Et là, seul le ciel peut me déchirer. Mais, c’est fugitif. Car je me rends compte que le désintérêt et la pureté qui m’intéressent sont des notions du passé. [Alors, quoi, pour aujourd’hui ? Seul le courage, peut-être…] Pourtant, les miracles de Chaplin devraient nous rappeler que les miracles existent. Et c’est pourquoi un jour, je réussirai à filmer la joie. »
–Éloge de l’ennui (1999)