Dancing Pina
Iphigénie en Tauride / Le Sacre du printemps. Au Semperoper en Allemagne et à l’École des Sables près de Dakar, de jeunes danseurs, guidés par d’anciens membres du Tanztheater de Pina Bausch, revisitent ses chorégraphies légendaires…
Il y a ceux qui ont d'emblée compris et aimé Pina Bausch, vibré devant son sublime Orphée et Eurydice ou la modernité de Kontakthof, compris que Wuppertal, où elle créa ses spectacles pendant plus de trente ans, n'était pas une sympathique ville arborée de Rhénanie du Nord, mais une véritable capitale de la création culturelle… D'autres ont découvert la danse revue et corrigée façon Pina par le cinéma : dans la séquence d'ouverture de Parle avec elle (2002), de Pedro Almodovar, où un extrait de Café Müller bouleverse ; et dans le documentaire en 3D de Wim Wenders, Pina (2011), grand succès public sorti deux ans après la mort de la chorégraphe. Tous, néophytes ou fans de la première heure, devraient communier devant Dancing Pina, un documentaire du cinéaste allemand Florian Heinzen-Ziob (en salle). On y suit des danseuses qui ont travaillé avec Pina Bausch dans leur travail chorégraphique pour recréer deux ballets – Iphigénie en Tauride et Le Sacre du printemps – avec deux troupes, l'une en Allemagne, l'autre au Sénégal avec 36 danseurs issus de 14 pays africains.
Florence Colombani, Le Point