Massacre en Uzbekistan
Ouzbékistan 2005. La troisième ville du pays est à feu et à sang. A Andijan, un mouvement pacifique se constitue pour protester contre le régime de Karimov, autocrate sanguinaire qui tient le pays d’une main de fer depuis mars 90. Sous prétexte d’une atteinte à la sûreté de l’Etat, ordre est donné de réprimer la contestation. Les militaires tirent sans somation sur une foule compacte comprenant femmes et enfants. Un bilan officiel de 187 morts cache en fait un bain de sang de 1000 à 1500 victimes, probablement le massacre le plus important commis par armée régulière depuis Tiananmen.
Document sans concession, Massacre en Ouzbékistan est un vibrant hommage aux victimes d’Andijan ainsi qu’à tous les journalistes, opposants, et militants qui, au péril de leur vie, ont choisi de se dresser face à la tyrannie. La réalisation de Michael Andersen ne désarme pas. La bande-son reflète la fureur des événements d’Andijan dont il ne reste aucune image. Le réalisateur rencontre diplomates, ministres et fonctionnaires européens maîtrisant à la perfection une langue de bois pour justifier en permanence l’injustifiable… Aux considérations sur les droits humains ils opposent des arguments politiques : l’Ouzbékistan sert de base pour la guerre en Afghanistan et est par ailleurs un des principaux fournisseurs de gaz de l’Occident. Ce documentaire se voit comme la deuxième mort de ces martyrs oubliés. Celle qui se déroule dans les coulisses des parlements entre Bruxelles, Londres, Berlin, Washington et Paris.