The Party

De Blake Edwards
Etats-Unis - 1968 - vost - 99' - Couleurs - Numérique
Synopsis

Hrundi, un acteur raté, se fait renvoyer d'un tournage après avoir fait exploser le décor. Par erreur, il va se retrouver invité à une fête qu'organise le producteur du film et ses maladresses vont gâcher la soirée !

En revenant aux sources du cinéma muet avec une succession de catastrophes et de maladresses de plus en plus gigantesques mises en relief par sa mise en scène raffinée dans un unique décor clos, Blake Edwards signe une comédie culte ! Peter Sellers est inoubliable !

 

Critique

Une Party de plaisir par le génie du burlesque. Et une cascade de gags incisifs lancés à la face des m’as-tu-vu.

L’absurde rend le monde logique. Celui de Blake Edwards (1922-2010) repose sur ce paradoxe. Surtout The Party (1968), son film le plus géométrique, implacable comme la fatalité… Dès qu’il pénètre, à la suite d’un malentendu, dans la villa de ses hôtes (une cité lacustre à la Jacques Tati, construite par un fou pour des imbéciles), l’Indien gaffeur incarné par Peter Sellers perd un de ses mocassins, qu’il finit par récupérer au terme d’un périple désopilant sur un plateau de petits-fours. Personne ne semble remarquer cette chaussure incongrue : ni le digne serveur qui circule entre les convives ni les mondains, perdus dans leurs bavardages futiles…

Blake Edwards est l’un des rares cinéastes américains à avoir appréhendé l’ennui et la stupidité de la société du paraître. Ils culminent lors de la scène du souper, incroyable moment où il contemple Hollywood dans sa bêtise crasse et sa vulgarité agressive. Et soudain, grâce à un loufiat ivre mort, la belle mécanique se dérègle. Et c’est le désordre, provocant, grinçant, perturbateur, qui l’emporte. Encore plus cinglé que Peter Sellers, le génialissime Steve Franken verse à pleines poignées de la salade dans les assiettes, se fait étrangler dans les cuisines par un maître d’hôtel hystérique et récupère des cailles rôties dans les postiches de starlettes décolorées… Le film est un délire lent, presque sans dialogues, sans histoire. Des gags, rien que des gags : un vrai manifeste surréaliste.­

Télérama

Projeté dans le cadre de

Du 3 Juillet 2024 au 3 Septembre 2024
Rétrospective de films cultes