White God
Pour favoriser les chiens de race, le gouvernement inflige à la population une lourde taxe sur les bâtards. Leurs propriétaires s’en débarrassent, les refuges sont surpeuplés. Lili, treize ans, adore son chien Hagen, mais son père abandonne celui-ci dans la rue. Tandis que Lili le cherche dans toute la ville, Hagen, livré à lui-même, découvre la cruauté des hommes. Il rejoint une bande de chiens errants prêts à fomenter une révolte contre les hommes. Leur vengeance sera sans pitié. Lili est la seule à pouvoir arrêter cette guerre.
Un surprenant conte allégorique et horrifique, servi par une mise en scène impressionnante et sans effets spéciaux.
White God est revendiqué par son auteur comme un film très engagé, se voulant une illustration allégorique de l’existence difficile des minorités opprimées au sein des communautés européennes. Au-delà de la simple expérience cinématographique, le film s’étend donc au débat politique, mais surtout social et anthropologique, évitant soigneusement les pièges de la démagogie grâce à la figure animale, comme le firent avant lui, en littérature, Camus, avec La Peste ou Ionesco avec Rhinocéros pour fustiger les régimes totalitaires qui gangrénèrent l’Europe de la première moitié du XXe siècle. « Je voulais, dit le réalisateur, aborder ce sujet en toute liberté, avec le moins d’entraves et de tabous possible » Pari réussi pour le cinéaste, qui a su faire preuve, à-travers les destins de tous ses personnages, d’un puissant idéal, et dont le travail, ici, ne devrait pas être perçu comme une énième œuvre cédant trop facilement au développement de lieux communs faussement moralisateurs, mais bien plutôt comme une métaphore funeste de l’humanité, chargée d’altruisme et de pacifisme.
Arthur Champilou, À voir à lire