Désirs humains
Carl assassine l’amant de son épouse, Vicki, dans le compartiment d’un train. Le seul autre occupant du wagon-lit est un collègue de Carl. Or celui-ci va succomber aux charmes de la vénéneuse Vicki...
Adaptation de « La Bête humaine », de Emile Zola, le film s’avère très différent de la version de Renoir : une œuvre implacable, d’une beauté glaciale. Glenn Ford et Gloria Grahame au sommet.
Carte blanche à l'Association des Amis des Cinémas du Grütli
Désirs humains appartient à la catégorie des films de Lang encore trop mésestimés, y compris par lui-même. Les nombreuses contraintes de la production et du tournage n’empêchent pas Lang de signer une œuvre implacable, satire féroce de l’American Way of Life, des rêves de conformisme et de soumission volontaire d’Américains ordinaires. Lang décrit un univers froid et déshumanisé, dans lequel les décors, les lieux de vie et de travail d’une triste banalité confinent à l’abstraction géométrique. Dans un contexte aussi trivial que possible, Lang demeure le grand architecte du destin et des passions humaines, et conserve les principes poétiques d’une mise en scène expressionniste. Dans un entretien avec Peter Bogdanovich au sujet de sa carrière américaine, Lang ne pouvait s’empêcher d’ironiser sur le titre du film : « Vous avez déjà entendu parler d’une autre espèce de désir ? »
Olivier Père, Arte