Miracle at St. Anna
De nos jours, aux États-Unis, un noir-américain à la veille de sa retraite tue froidement un autre homme avec un vieux pistolet allemand. La fouille de l'appartement du meurtrier dévoile la tête d'une statue italienne d'une grande valeur, perdue à Florence durant la Seconde Guerre mondiale. L'homme, enfermé dans un asile, raconte alors son histoire à un journaliste. Celle-ci remonte à un épisode de la campagne d'Italie…
Initiative heureuse en ce sens qu’elle répare une continuité mise à mal dans la fréquentation d’un auteur important, mais plus problématique dès lors qu’on examine, avec le recul nécessaire, la valeur intrinsèque de Miracle à Santa Anna. (...) La construction du récit est ample. Il démarre de nos jours à New York avec l’assassinat inexpliqué d’un client par un employé de poste répondant au nom d’Hector Negron, détenteur de la prestigieuse médaille militaire Purple Heart, se poursuit par un long retour en arrière sur la campagne d’Italie, revient enfin aux Etats-Unis pour à la fois élucider l’affaire criminelle et trouver une forme de rédemption aux survivants du carnage. Le gros morceau narratif est italien, relatant un épisode de la progression de l’armée américaine en Toscane en 1944. On y suit un groupe de soldats noirs envoyé au casse-pipe par un officier blanc veule, incompétent et raciste (possible réminiscence d’Attaque, réalisé par Robert Aldrich en 1956). Après que leur escouade s’est fait massacrer en traversant une rivière, les survivants se réfugient dans un village, encerclés par les nazis.
Jacques Mandelbaum, Le Monde