Les Sept Femmes de Barberousse
Oregon, 1850. Adam Pitipee, un rude bûcheron, descend de sa montagne pour faire ses achats et trouver chaussure à son pied. Il remarque la vigoureuse et énergique Milly et lui demande illico de l'épouser. Elle accepte et Adam l'emmène vers les sommets. Mais en arrivant, elle constate avec surprise qu'Adam partage son chalet avec ses six frères...
Imaginez le croisement de L'Enlèvement des Sabines et de Blanche-Neige et les Sept Nains : ça donne Les Sept Femmes de Barberousse, l'une des grandes comédies musicales de la MGM. Quand Adam, l'aîné des frères Pontipee, ramène à la ferme la jolie femme qu'il est allé chercher en ville, cette dernière, Milly, ignore qu'elle devra nourrir, vêtir, cajoler les six cadets de son époux - six braves bûcherons habitués aux rudes moeurs du Grand Nord.
C'est une exceptionnelle conjonction de talents : la fougue juvénile de Stanley Donen (tout juste 30 ans et déjà couronné par le succès de Chantons sous la pluie), une troupe de danseurs surdoués, une partition originale inventive - et justement récompensée d'un oscar.
Le film, qui file à cent à l'heure, culmine lors d'une séquence d'anthologie : une fête de village avec concours de construction de grange qui s'achève en bagarre générale, soigneusement chorégraphiée par Michael Kidd. Un vrai bonheur ! D'autant que jamais les duos d'amour (entre Howard Keel, impressionnant, et Jane Powell, un peu plus agaçante) ne viennent briser l'atmosphère « western » (sentiments bruts et vie à la dure), insolite dans une comédie musicale. Conviez les enfants, savourez et fredonnez avec eux Bless your beautiful hide ou Going co'tin, sympathique hymne au marivaudage...
Aurélien Ferenczi, Télérama