Les Anges du péché
Anne-Marie, qui vient de prendre le voile dans une congrégation religieuse dévouée aux femmes emprisonnées, s’évertue à aider Thérèse, l’une d’entre elles, sans grand résultat. Cette dernière, une fois libérée, assassine celui qui fut la cause de son incarcération et se réfugie au couvent. Elle crée un trouble de conscience chez Anne-Marie…
Tout Bresson est déjà là, dans ce premier film : des images et des sons qui se complètent et se répondent, son univers de signes qui n'expliquent ni ne justifient rien, car il n'y a rien à comprendre, tout à ressentir. Les Anges du péché, c'est une tragédie qui vous saute à la gorge à la première image et ne vous lâche qu'à la dernière. Elle déroule son fil avec une logique implacable qui mène de la faute à la rédemption, plus sûrement encore que le chemin des nonnes de Cavalier. Thérèse est un sacré film, Les Anges du péché est un film sacré. Pas parce qu'il met en scène des religieuses, mais parce qu'on y sent la trace de l'absolu. Comme chez Dostoïevski et Bernanos, Olmi et Tarkovski. (…) Les Anges du péché se reçoit comme un choc.
Gérard Pangon