L'Intendant Sansho
Au XIe siècle, l’épouse et les deux enfants d’un ancien gouverneur disgracié voyagent dans une région dangereuse. Ils sont attaqués par des brigands qui séparent la mère et les enfants et les vendent : la mère comme prostituée, les enfants comme esclaves. Zushio et Anju travaillent pour l’intendant Sansho, un homme terriblement dur que son propre fils va fuir. Zushio finira par s’échapper et il fera tout pour abolir l’esclavage, châtier Sansho et retrouver sa mère…
Nous sommes ici face à un chef d’oeuvre, l’un des grands films de la dernière période (la meilleure) de Kenji Mizoguchi. L’Intendant Sansho commence nerveusement, flashbacks, montage, ce qui est très rare chez ce maître de la mise en scène tranquille. Puis il s’apaise, au moins formellement. Car plus il avance, plus le récit est cruel. La dernière scène est l’une des plus belles de l’histoire du cinéma « par son aptitude à tirer une émotion bouleversante de la parfait, sérénité du style, qui semble réconcilié avec l’univers entier ».
Jacques Lourcelles, Dictionnaire du cinéma.