Les Musiciens de Gion
A Kyoto aujourd’hui (en 1953), Eiko, la fille d’une geisha et d’un petit commerçant ruiné demande à une autre geisha, Myoharu, de lui apprendre le métier. Pendant un an elle passe ses journées à devenir bonne danseuse, bonne musicienne et surtout une hôtesse exquise… Cela n’empêchera pas sa carrière de courtisane, face à une brute, de commencer par une catastrophe. Eiko et son initiatrice sont mises à l’index et expulsées du quartier réservé… Elles auront à régler ce problème avant de revenir à Gion…
« Quasi-remake » d’un très beau film de 1936, Les Musiciens de Gion ne s’intéresse malgré son titre qu’aux deux geishas d’âge différent, la jeune Eiko et Myoharu, la plus mûre, à leur relation et évidemment à leur rapport avec les hommes qui comme souvent chez Mizoguchi sont sinistres, imbéciles et brutaux. Le monde décrit est cruel et injuste, Mizoguchi n’a pas besoin d’insister. Le scénario est épuré, et la mise en scène d’une fluidité incroyable laisse remonter les sentiments des deux femmes et la beauté de leur solidarité.
Edouard Waintrop