Quelle heure est-il?
Le père est touchant dans la tendresse maladroite qu'il témoigne à ce fils qui se refuse. De leur mutuelle et hypothétique compréhension naît tout l'intérêt du film. Ici, les non-dits ont peut-être plus d'importance que les abondants dialogues tant la caméra de Scola est apte à saisir le fait ou le geste révélateur, à choisir le décor adéquat. Elle sait accompagner ses personnages, les suivre au hasard de leurs déambulations dans cette petite ville triste et banale où le temps s'écoule lentement. Les deux acteurs (justement récompensés par un double prix d'interprétation au festival de Venise) sont prodigieux et, derrières leurs engueulades, ils laissent deviner leur immense tendresse.
Claude Bouniq-Mercier, Le Guide des films