Les Promesses de l'ombre
Bouleversée par la mort d'une jeune fille qu'elle aidait à accoucher, Anna tente de retrouver la famille du nouveau-né en s'aidant du journal intime de la disparue, écrit en russe. En remontant la piste de l'ouvrage qu'elle tente de faire décrypter, la sage-femme rencontre Semyon. Elle ignore que ce paisible propriétaire du luxueux restaurant Trans-Siberian est en fait un redoutable chef de gang et que le document qu'elle possède va lui attirer de sérieux problèmes...
C'est quoi au cinéma, une scène d'anthologie ? On pose cette question avant même de parler du film tout entier, de ces promesses de l'Est (Eastern Promises), devenues Promesses de l'ombre à la traduction, parce que, vers la fin de ce conte sanglant, une longue séquence se détache nettement de ce film pourtant remarquable de bout en bout.
On ne peut pas en dire grand-chose, sous peine de gâcher le plaisir de la découverte. Mais ce sommet de violence magnifique - un affrontement physique qui terrifie par sa cruauté et subjugue par sa beauté - est à la fois le sommet et l'essence des Promesses de l'ombre. La séquence pourrait donc trouver sa place dans une anthologie des combats au cinéma, mais il vaut bien mieux la laisser à sa place, au coeur d'un film qui affirme une nouvelle fois la force du cinéma de David Cronenberg.
Thomas Sotinel, Le Monde