La Chanson de la lanterne
Au début du XXe siècle, deux acteurs de No, Onchi, un homme d’âge mur, célèbre et honoré, et son élève Kitahachi, plus jeune, font une tournée en province. Dans une petite ville, ils rendent visite à un autre acteur, Sozan, célébrité locale connue pour ses rôles de femme. Kitahachi reproche à l’acteur sa manière de vivre et son comportement face à O-Sode, que Kitahachi croit être sa maîtresse. Ces accusations poussent finalement le maître de No à se suicider... Kitahachi est alors chassé par Onchi et vagabonde à travers le japon en chantant...
En 1943, le Japon était en pleine guerre. Naruse nota que ce film qu’il avait préparé avec soin, ne subit aucune véritable altération, ni du ministère de l’Intérieur pendant son tournage, ni ensuite de la censure.
Dans le catalogue du festival de Locarno de 1983, Audie E. Bock note que Naruse a fait le même choix que Mizoguchi presque à la même époque (Histoire des Chrysanthèmes tardifs en 1939): il a situé son récit pendant l’ère Meiji (1868-1912). Il a ainsi évité d’avoir à glorifier les valeurs féodales véhiculées par les films de samouraï comme d’aborder des thèmes contemporains qui auraient éveillé l’intérêt du ministère de l’Intérieur.
Les Cinémas du Grütli