Le patient anglais

De Anthony Minghella
Etats-Unis, Royaume-Uni - 1996 - vost - 162'
Synopsis

1945, pendant la Seconde Guerre Mondiale. Un avion s'écrase dans le Sahara. Le pilote est gravement brûlé. Il est envoyé en Italie où il est soigné par Hana. Elle décide de s'installer en Toscane avec son patient dans un monastère abandonné. Ce dernier se souvient et raconte son histoire...

Critique

Une épopée brûlante L'aventure romanesque, c'est une idée de cinéma en perdition. Des dizaines de films l'ont sabotée, dévaluée, à force de redondances émotionnelles standardisées, de surenchères esthétisantes gratuites et de personnages réduits à l'état de clichés. La bonne nouvelle, c'est qu'un metteur en scène, le Britannique Anthony Minghella, soit retourné aux sources d'un genre déprécié pour en affronter délibérément tous les pièges. Et qu'il les ait déjoués avec une élégance qui n'était plus de mise depuis un bon bout de temps...(...)

Le réalisateur Anthony Minghella plonge. Il ose de grands morceaux de bravoure quand l'existence de chacun est près de basculer. Ainsi cette fantastique tempête de sable nocturne au cours de laquelle Katharine et le comte Almasy échangeront les premiers signes furtifs d'une passion naissante. Ce moment clé illustre exactement ce que cherche Minghella ­ et réussit le plus souvent : capter l'émotion la plus ténue dans un cadre qui appelle, par contraste, l'effet spectaculaire. Plus périlleux encore : il trace, en parallèle, une autre histoire d'amour, celle d'Hana, l'infirmière, et d'un soldat britannique portant turban, un Sikh (Naveen Andrews), spécialiste du déminage, surgi un beau matin dans le monastère de Toscane. Gestes discrets, élans simples, épure de sentiments : bien plus qu'un « truc » de scénario, ce bref interlude de bonheur dans la guerre (ponctué par une scène de pure magie visuelle qui est aussi un moment de cinéma inspiré tout court) est un parfait contrepoint. L'aller-retour, très calculé, entre ces deux versants de la passion amoureuse, flamboyante d'un côté, sans artifices de l'autre, achève d'arracher le film aux conventions pseudo-romantiques qui le menaçaient.(...)

Jean-Claude Loiseau, Télérama

Projeté dans le cadre de

Du 17 Septembre 2014 au 18 Septembre 2014
En collaboration avec le CERN