Flandres
De nos jours, dans les Flandres, Demester et de jeunes gars du pays partent soldats dans un conflit lointain. Amoureux de la jeune Barbe, Demester supportait ses moeurs étranges et ses amants.
Attendant les soldats, seule en Flandres, Barbe dépérit. Face à ce conflit, Demester se transforme en guerrier. Tragiquement, la guerre exacerbera les sentiments et les liens de ces deux êtres, les menant aux extrémités de leur condition...
Grand prix du jury Cannes 2006
Bruno Dumont donne à la fois une ampleur et une simplicité nouvelles à sa vision d'une humanité toujours dans l'épreuve. Son film est traversé par une sensibilité tenue, retenue, mais finalement bouleversante.(...)
Frédéric Strauss, Télérama
(...) le film, loin de se replier calmement sur lui-même, est plutôt traversé par un souffle conquérant. Ce changement d’air provient tout entier de la nécessité d’articuler deux pays : d’un côté les Flandres du titre, de l’autre cette région guerrière, mélange d’Irak, d’Algérie et d’Afghanistan. En effet, si, dans chacune de ces contrées, Dumont déploie, avec sa maestria habituelle, des plans larges qui rappellent tour à tour les tableaux de Bruegel l’Ancien et les photographies de Luc Delahaye, c’est surtout dans le passage répété de l’un à l’autre que quelque chose de proprement inédit advient dans son cinéma. En effet, dans ce grand glissement tectonique entre le naturalisme terrien de L’Humanité et l’abstraction désertique de Twentynine Palms, le réalisateur redéfinit en profondeur ses territoires anciens : l’ici décolle de sa glèbe et l’ailleurs gagne en incarnation. La force nouvelle de Flandres tient dans ce déplacement subreptice mais essentiel. Pour qu’un de ses personnages puisse enfin échapper à son déterminisme, sans doute fallait-il que le cinéaste affirme d’abord sa liberté de mouvement. Et déjoue, du même coup, la fatalité du lieu.
Patrice Blouin, Les Inrocks