L'Humanité
Pharaon de Winter, petit-fils du peintre du même nom, vit seul avec sa mère dans le Nord. Il passe son temps libre à jardiner, à faire du vélo, mais surtout en compagnie de sa voisine Domino, dont il est secrètement amoureux. Lieutenant de police, il doit enquêter sur le viol et le meurtre d'une fillette. Ses investigations vont le conduire non seulement a la recherche du criminel, mais aussi en quête de preuves d'humanité entre les êtres...
Grand Prix du jury, Prix d'interprétation féminine, Prix d'interprétation masculine, Cannes 1999.
Il y a ce titre monumental, L'humanité, qu'aucun cinéaste n'a jamais osé. Il y a la campagne française en l'occurrence, celle des Flandres mystérieusement changée en terra incognita par le Scope pictural de Bruno Dumont. Un vent fou et solennel qui couche les herbes sous un ciel de métal.(...) L'humanité n'est pas ce film tristement naturaliste, cette photocopie de la réalité, que d'aucuns ont déploré. Au contraire, Bruno Dumont parvient, comme peu de cinéastes, à restituer aux êtres et aux choses les plus ordinaires leur mystère fondamental, originel. Devant sa caméra, plus rien ni personne ne « va de soi ». Les multiples étrangetés et discordances que le cinéaste a semées dans son scénario, noms curieux ou comportements incongrus, n'en sont pas la cause principale. C'est d'abord son regard, ses cadres d'une expressivité souvent fulgurante, qui libèrent cette « altérité ». Et de tout ce qu'il filme, ce sont les corps humains que Dumont sait le mieux rendre énigmatiques. (...)
Louis Guichard, Télérama