Été violent
Été 1943. L'insouciante jeunesse dorée de Riccione s'amuse. Alors que la guerre se rapproche, Carlo, fils d'un haut gradé fasciste, et Roberta, veuve de militaire, tombent fous amoureux.
Avec la chute de Mussolini en toile de fond, Zurlini filme, dans un somptueux noir et blanc, les amours contrariées d'un couple scandaleux, exacerbées par des événements politiques tragiques. La chronique d'une société en train de perdre pied, portée par la sensualité de ses interprètes, et au dénouement glaçant et désespéré..
Eté violent raconte la passion brûlante entre une jeune veuve de guerre issue de la bourgeoisie traditionnelle et le fils pistonné d'un soudard du fascisme. Amour impossible sur fond de guerre. Il donne l'occasion à Zurlini de plonger dans ses souvenirs d'adolescents tout en restant impersonnel: pas de romantisme, de tristesse, d'aigreur comme il en sera question dans ses films ultérieurs au Journal. Ce qui est le secret de cette réussite émouvante et formellement entièrement maîtrisée. Au contraire magnifique scènes de désir la nuit quand se noue la rencontre passionnelle(une des plus belles scènes du cinéma italien) dans un slow troublant sur l'air de Temptation et un solo de clarinette ou bien encore retrouvailles la nuit encore sur la plage devant les cabines de bain. Alors que le jour métaphoriquement évoque l'hypocrisie sociale le mensonge et la guerre, la nuit est pureté temps de l'amour enfin partagé. On pense à Ray et ses amants de la nuit. Raison supplémentaire et définitive de découvrir ce film: la comédienne: Eléonora Rossi Drago, bien oubliée aujourd'hui mais qui fut une des grandes dames du cinéma des années 50, la sensualité pure, la femme même! Inoubliable!
Télérama