Cronaca Famigliare
Rome, 1945. Enrico Corsi, journaliste d'une trentaine d'années, apprend la mort de son jeune frère Dino. Cette nouvelle fait resurgir des souvenirs du passé. À la mort de leurs parents, les deux frères ont été séparés. Enrico a grandi auprès de sa grand-mère, dans un milieu très modeste. Adopté par le maître d'hôtel d'un noble anglais, Dino a eu de son côté une enfance aisée...
Dans cet excellent et très triste film de l’un des maîtres oubliés du cinéma italien, Valerio Zurlini (La fille à la valise, L’été violent…), Mastroianni campe Enrico Corsi avec une profondeur étonnante, et Jacques Perrin, dans un rôle encore plus dramatique, celui de Lorenzo, ne lui est pas inférieur.
Edouard Waintrop
Zurlini fait se succéder gros plans de regards qui se scrutent mais échouent à se voir, clairs-obscurs où des visages indiscernables ne peuvent trahir leurs sentiments, et plans d'ensemble montrant les deux personnages, s'éloignant l'un de l'autre, comme incapables de surmonter les conséquences de leur séparation. La voix off d'Enrico, s'adressant à son frère défunt pour lui raconter sa propre vie, fonctionne alors comme un aveu de tout ce qu'il aurait aimé lui dire de son vivant. Cette tristesse, à la fois douce et cruelle, ainsi que l'interprétation sensible de Mastroianni font de Journal intime l'une des oeuvres majeures du cinéma italien des années 60.
Ophélie Wiel, Télérama