Dans la cour
Antoine est musicien. A quarante ans, il décide brusquement de mettre fin à sa carrière. Après quelques jours d'errance, il se fait embaucher comme gardien d'immeuble. Jeune retraitée, Mathilde découvre une inquiétante fissure sur le mur de son salon. Peu à peu, son angoisse grandit pour se transformer en panique : et si l'immeuble s'effondrait...
(...) L'amitié et la solidarité suffisent-elles à surmonter une mauvaise passe? Pas sûr, mais elles rendent la vie plus supportable, semble nous dire Pierre Salvadori dans cette étonnante «comédie dépressive» qui renoue avec la manière de ses premiers films (Les Apprentis, Comme elle respire). Le duo formé par le «Grolandais» Gustave Kervern et Catherine Deneuve est en tout cas joliment inédit et sa vision d'une France frappée par une sorte de crise généralisée vaut le détour.
Norbert Creutz, Le Temps
Pierre Salvadori est le peintre des âmes endolories, il brosse des portraits de personnages sensibles, entre rires et larmes. Sa distribution tient la part belle dans cette tragi-comédie.
Nathalie Simon, Le Figaro
Pierre Salvadori délaisse les comédies sophistiquées et signe son film le plus intime et émouvant.
Romain Blondeau, Les Inrockuptibles
Trublion du Groland et cinéaste franc-tireur, Gustave Kervern dévoile sa part d’ombre dans la nouvelle comédie dépressive de Pierre Salvadori. (...)
Pilier des sketches satiriques du Groland sur Canal+, auteur, réalisateur et acteur de cinq films frondeurs avec Benoît Delépine, par ailleurs abonné aux apparitions saugrenues, Gustave Kervern révèle ses talents de comédien sous la direction de Pierre Salvadori. Comédie noire et sophistiquée,Dans la cour lui offre son premier vrai rôle principal – face à Catherine Deneuve! Celui d’Antoine, ancien rockeur toxico-dépressif engagé comme gardien d’un immeuble parisien. Ce «mec un peu perdu mais à l’écoute des autres» (selon son interprète) se prend d’affection pour Mathilde, jeune retraitée angoissée qui menace de sombrer dans la folie.
Tous deux excellents dans des registres opposés, la vibrionnante Deneuve et l’apathique Kervern forment un très improbable et beau couple de cinéma. A l’instar de sa partenaire, le comédien marie drôlerie et densité dramatique avec une finesse souveraine. Au-delà d’un sens comique évident, le cinéaste a su déceler ses fêlures, sa patience, sa «capacité à jouer l’étonnement et l’incompréhension». Des qualités naturelles chez ce géant à la chevelure hirsute, doux comme un agneau sous ses airs d’ours bourru, tout à l’image de ses personnages. (...)
Mathieu Loewer, Le Courrier