Attila Marcel
Paul a la trentaine, il vit dans un appartement parisien avec ses tantes, deux vieilles aristocrates qui l’ont élevé depuis ses deux ans et rêvent de le voir devenir pianiste virtuose. Sa vie se résume à une routine quotidienne, entre le grand piano du salon et le cours de danse de ses tantes où il travaille en tant qu’accompagnateur. Isolé du monde extérieur, Paul a vieilli sans jamais avoir vécu... Jusqu’au jour où il rencontre Madame Proust, sa voisine du quatrième étage…
À l’origine, Attila Marcel est une chanson du film d’animation Les Triplettes de Belleville (réalisé par Sylvain Chomet en 2003). Cette histoire d’amour entre une femme et un catcheur a constitué la trame de départ du premier long métrage en prise de vue réelle du réalisateur français, césarisé en 2011 pour son dernier dessin animé (L’Illusionniste, hommage à Jacques Tati). Film très graphique aux cadrages originaux, Attila Marcel est dans la continuité de l’œuvre de Sylvain Chomet. Dans cette comédie douce-amère pleine de fantaisie, le « kitsch » des scènes de comédie musicale alterne avec les couleurs acidulées des « thérapies » par les plantes de la formidable Madame Proust. Anne Le Ny, actrice discrète mais savoureuse, trouve ici un personnage sur mesure. Le reste de la distribution est à l’avenant : Guillaume Gouix, qui révèle des talents de mime dans le rôle de Paul ; Hélène Vincent et la regrettée Bernadette Lafont, dont c’est le dernier film, incarnent à la perfection les deux tantes envahissantes, qui ont privé leur neveu de son enfance. Un âge tendre que Sylvain Chomet filme comme un paradis perdu.
Stéphane Dreyfus
Cinéma des Aînes. Auditorium Arditi