Demi-soeur

Nénette est une petite fille de 60 ans. Un problème à la naissance l’a rendue différente. Elle a l’âge mental d’une enfant de 8 ans et a toujours vécu avec sa mère. Mais lorsque sa maman meurt…

(…) Ailleurs, tous ces éléments constitueraient des défauts. Pas ici. Il y a au contraire, dans cette anti héroïne que Balasko met en scène avec amour, quelque chose de la Gelsomina-Giulietta Masina de La Strada de Fellini, quelque chose de la Judy Garland de A Child Is Waiting de Cassavetes, quelque chose de la Bette Davis de Milliardaire pour un jour de Capra. Nénette est une marginale, une de ces personnes dont le cinéma ne s’occupe jamais. Elle n’a rien pour elle, ni le physique ni le mental. Rien sauf une forme de naïveté enfantine qui parvient à faire ployer le monde entier autour d’elle. Nénette est une paria magnifique, lumineuse, émouvante, merveilleusement émouvante. Ce huitième film de Josiane Balasko en tant que réalisatrice ne bascule pas dans la tragédie. Il n’oscille pas de l ’ humour au drame mais avance obstinément sur la corde raide. Par la simplicité d’une mise en scène plus que conventionnelle – cadrages relativement stricts, énormément de gros plans, montage plutôt serré, sans temps mort – il conserve une intensité totalement centrée sur son sujet. Mouchoirs conseillés pour la sortie.

Pascal Gavillet