Baka
Dans la forêt équatoriale du sud-est du Cameroun, vivent les Pygmées Baka.
Pour se nommer, les Baka ont choisi un mot de leur langue qui désigne "le geste de l'oiseau qui se pose sur la branche".
Quand les baies de la branche ont été mangées, l'oiseau chante l'arbre pour le remercier. Puis il s'envole vers d'autres arbres.
Dans cet environnement dense, nulle trace de civilisation occidentale. La vie y est régie par les rites ancestraux et les nécessités de la survie. Sans commentaire ni explication, Baka nous confronte à une Afrique originelle que l’on croyait disparue, engloutie par les guerres et la marche forcenée vers la civilisation. Et nous nous rappelons que sur ce continent meurtri vivent encore des hommes en harmonie avec la nature.
Dans les films de Thierry Knauff, il y a du documentaire (dans le sens pédagogique du terme) et il y a de la fiction (au sens classiquement narratif). Il y a surtout l’exercice d’un regard, avec ses intuitions, ses failles et ses visions. Il y a, tout simplement, l’œil du poète qui s’efforce de capter un peu de la beauté qui s’offre à son regard. Et qui essaie de la renvoyer aux autres avec un infini respect pour ceux qui, parfois inconsciemment, la lui ont offerte. (...)
Baka, véritable conte sonore de la forêt équatorienne, a été composé comme Robert Flaherty mettait en scène Nanouk ou L’Homme d’Aran, il y a plus de soixante ans. Le cinéaste retrouve, en poète, la pratique fictionnelle originelle des grands documentaristes pour qui la réalité devait être reconstruite si l’on voulait en capter toute la dimension.
—Philippe Elhem, scénariste et réalisateur, dans Cinergie, le site du cinéma belge