L’Échiquier du vent

De Mohammad Reza Aslani
Iran - 1976 - vost - 101' - Couleurs
Synopsis

Suite à la mort de son épouse, Haji Amou, un commerçant traditionaliste, patriarcal et corrompu, projette de se débarrasser de sa belle-fille, Petite Dame, héritière en titre de la fortune et de la belle maison luxueuse dans laquelle ils vivent. Cette femme émancipée et moderne est paralysée et ne peut se déplacer qu’en fauteuil roulant. Pour faire face au complot fomenté par son beau-père, elle se fait aider par sa servante, ignorant que celle-ci joue sur les deux tableaux…

Critique

Une œuvre magistrale qui ose mêler Luchino Visconti et Satyajit Ray, John Carpenter et George Romero !

Réalisé en 1976 par Mohammad Reza Aslani, L’Échiquier du vent est une œuvre unique, du fait de son esthétique qui la place parmi les rares films d’auteur iraniens d’avant la révolution de 1979, et du fait de son destin particulier dans l’histoire de ce cinéma. Son avant-gardisme va déclencher les réactions négatives de la critique iranienne, marginalisant le film et son cinéaste avant sa progressive réhabilitation à partir des années 2000.
Avec son atmosphère de conte gothique où l’influence de la peinture rejaillit sur chaque plan, L’Échiquier du vent est un splendide jeu de massacre, un tour de force visuel au confluent de l’esthétique viscontienne et bressonnienne. Multipliant les rebondissements, son scénario ose même s’affranchir de la chronologie, une première pour un film iranien.
À travers le récit de cette lutte pour la richesse et le pouvoir, Mohammad Reza Aslani livre une critique sociale et culturelle puissante, anticipant la révolution de 1979 et dessinant avec clairvoyance l’échec social et économique de l’Iran à travers ses personnages finement caractérisés et merveilleusement interprétés. La somptueuse restauration 4K de L’Échiquier du vent permet enfin d’apprécier l’originalité et la modernité de ce film fascinant, resté près de 45 ans dans l’ombre.

Projeté dans le cadre de

Du 1 Novembre 2024 au 6 Novembre 2024
de Mohammad Reza Aslani - Les Classiques