Les Rendez-vous d'Anna
- Version restaurée 4K !
Anna est cinéaste, elle parcourt l’Europe pour présenter son nouveau film. Au fil de ses voyages, elle fait une succession de rencontres et de retrouvailles qui forment le portrait dédramatisé d’une jeune femme en quête d’équilibre.
"Vous aimez le bercement du train, les paysages qui défilent, les gares désertes dans le petit matin frisquet, les rencontres d’un soir, les questions sans réponse ? Alors ce film est pour vous. Une femme blonde aux yeux bleus, douce et pâle comme l’aurore, voyage seule en train. C’est une cinéaste qui se rend en Allemagne, à Essen, où elle est accueillie pour présenter son dernier film. Elle y passe une partie de la nuit avec un homme – fiasco. Elle le revoit brièvement le lendemain, puis repart, s’arrête le temps d’une correspondance à Cologne pour voir une amie, puis à Bruxelles, où elle dort avec sa mère, à l’hôtel. Avant de retrouver Paris et son compagnon. C’est un étrange et fascinant voyage, au bout de l’intime. Fait de solitude et de compagnie labile, d’exil intérieur. La femme, le train, le lit, voilà sa trinité sacrée.
Aurore Clément, actrice fétiche – avec Delphine Seyrig – de Chantal Akerman, y est son double, si l’on veut. Son fantasme aussi – jamais l’actrice n’a si bien porté son prénom que dans ce film, qui la sublime. Comme une veilleuse à la fois charnelle et spectrale, droit dans sa jupe, portant des couleurs d’automne. Le film est hiératique, mais non dénué de burlesque, imperceptible. Le silence alterne avec des moments d’épanchements. On regarde autant les images, qu’on les écoute. Partition très fine – le tchouk-tchouk du roulement ferroviaire, le bruit des talons d’Aurore, le son des rideaux qu’on tire, les annonces dans les gares. Les plans-séquences fixes, offrant souvent un cadre dans le cadre, sont comme des tableaux.
Et vers la fin il y a cette séquence, très audacieuse et sans doute à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire du cinéma érotique franco-belge. Jean-Pierre Cassel est allongé sur le ventre, Aurore Clément lui masse longuement les épaules, le dos, puis descend jusqu’aux fesses, qu’elle caresse, avant de tenter un geste. Il l’arrête."
-Télérama