De Bruit et de fureur
Bruno a 14 ans. A la mort de sa grand-mère, il revient vivre à Bagnolet, chez sa mère, tellement absente qu'on ne la verra jamais. Ce gamin du niveau d'un enfant de 7 ans, se retrouve dans une classe où tous ses camarades ont les mêmes problèmes scolaires. Il y rencontre Jean-Roger, terreur du prof et de tout le C.E.S. C'est par lui que l'enfant va être mis en contact avec les membres pervers, violents, sauvages, de la bande de Mina…
"Les films de Jean-Claude Brisseau sont des grands récits initiatiques. Comme dans le méconnu (mais magnifique) Un jeu brutal (1982), il est ici question d’adolescence, du passage douloureux d’un état quasi sauvage à une forme de sérénité et de respect de l’autre. Mais De bruit et de fureuraugmente d’un cran la dimension tragique, et surtout l’audace formelle. Peu de cinéastes auraient ainsi osé associer des éléments dramatiques et comiques, réalistes et fantastiques, triviaux et poétiques dans un contexte social aussi dur. Et encore moins y seraient parvenus sans tomber dans le ridicule quand Brisseau, lui, s’envole vers la grâce. Ce mélange des genres avait décontenancé de nombreux cinéphiles, relayés par des élus de gauche qui stigmatisaient, eux, l’image violente et prétendument « lepéniste » donnée de la vie en banlieue. Brisseau, qui a longtemps enseigné en Seine-Saint-Denis, leur avait répondu que la réalité était bien plus terrible que sa fiction. Depuis cette polémique, trois décennies de mal-être et d’explosion sociale dans les cités ont, hélas !, prouvé la dimension visionnaire de De bruit et de fureur."
-Samuel Douhaire, Télérama