2G
Agadez, 2021. Par suite de l'interdiction du transport de migrants illégaux par le gouvernement nigérien, quatre anciens passeurs luttent pour gagner leur vie…
Le quatrième long-métrage du réalisateur suisse-algérien Karim Sayad, 2G [+], tourné à Agadez, la plus grande ville au nord du Nigeria, dans le désert du Sahara, et projeté en première mondiale à l’IDFA dans la section Frontlight, est un film hypnotisant qui parvient à rendre compte des contradictions propres à un territoire qui a fait de la survie son credo. Baigné dans la lumière crépusculaire et fuyante du désert (très bien photographié par le réalisateur malgré les évidentes difficultés techniques), le film se concentre sur un groupe d’hommes, Ibrahim, son fils Abdelsalam, Daouda et El Bak, qui se retrouvent contraints, du fait de l’interdiction par le gouvernement de transporter les migrants clandestins à travers le désert, de trouver d’autres solutions pour survivre. Si le trafic d’êtres humains, que les sujets du film considéraient avec détachement comme une fatalité nécessaire, ne peut pas ne pas nous alarmer, les motivations qu’ils formulent et le peu d'alternatives auxquelles ils pourraient se raccrocher amènent à réfléchir à la réalité que ces hommes doivent affronter. (Giorgia Del Don, Cineuropa)