Nocturama
Paris, un matin. Une poignée de jeunes, de milieux différents. Chacun de leur côté, ils entament un ballet étrange dans les dédales du métro et les rues de la capitale. Ils semblent suivre un plan. Leurs gestes sont précis, presque dangereux. Ils convergent vers un même point, un Grand Magasin, au moment où il ferme ses portes. La nuit commence.
Bertrand Bonello :
« Le film est venu à la fois d’un ressenti du monde dans lequel nous vivons et de désirs formels cinématographiques. J’ai écrit la toute première version il y a cinq ans, tandis que j’étais en train de travailler sur L’APOLLONIDE, un film d’époque, romanesque, tout en opiacé, et j’avais envie, en contrepoint, de faire ensuite un film ultra contemporain, pensé de manière inverse, très direct, plus comme un geste.
Le scénario s’est tout de suite appelé Paris est une fête. Cette antiphrase correspondait complètement au film que je voulais faire. Je l’ai mis de côté pour tourner SAINT LAURENT, puis j’ai repris la préparation pour un tournage à l’été 2015. Pendant la post-production, le titre Paris est une fête a pris un tout autre sens et il fallait évidemment en changer, je me suis alors tourné naturellement vers la musique. NOCTURAMA est le titre d’un album de Nick Cave. J’aimais l’idée de cet hybride entre le latin et le grec qui voudrait dire vision de nuit. »
"On reconnaît un grand film à sa capacité de porter à un haut degré de fusion plusieurs caractéristiques essentielles et contradictoires du cinéma : rendre les idées sensibles et filmer des corps en mouvement, produire de la pensée et capter le réel visible. Le nouvel ouvrage de Bertrand Bonello parvient à réaliser cette délicate alchimie."
-Le Monde
"Qui est encore vivant dans ce monde réifié ? Qui échappe au statut d'objet dans ce grand magasin aux dimensions du monde occidental ? Qui est humain et qui est juste une chose, a thing ? (...) Le film pointe la grande naïveté de ses protagonistes, leur absolue confusion de tout, sans jamais pour autant rompre l'absolue empathie qu'il éprouve pour leur colère, leur fragilité, cette part d'innocence qui gît au coeur de leur criminalité."
-Les Inrocks