Orlando, ma biographie politique
En 1928, Virginia Woolf écrit Orlando, le premier roman dans lequel le personnage principal change de sexe au milieu de l'histoire. Un siècle plus tard, l'écrivain et activiste trans Paul B. Preciado décide d'envoyer une lettre filmée à Virginia Woolf : son Orlando est sorti de sa fiction et vit une vie qu'elle n'aurait jamais pu imaginer…
La masculinité et la féminité sont des fictions politiques et sociales. La transition n’est pas un parcours entre les deux mais un voyage en terre inconnue. Être trans*, c’est découvrir l’envers du décor de la différence sexuelle et de genre, nous dit en substance Paul B Preciado. Le philosophe et militant transgenre espagnol passe derrière la caméra avec Orlando, ma biographie politique. Pour son premier long métrage, il s’inspire du roman éponyme de Virginia Woolf. Publié en 1928, l’œuvre raconte, sur 400 ans, les aventures d’un noble anglais. Né garçon, il se réveille un beau matin femme au milieu du récit.
Près d’un siècle plus tard, le cinéaste envoie donc une lettre à la célèbre écrivaine, pour lui apprendre qu’Orlando est devenu une réalité. Une trentaine de personnes trans* et non-binaires de 8 à 70 ans, collerette aristocratique autour du cou, se succèdent face à l’objectif pour retracer la transformation personnelle de l’auteur à travers une véritable épopée. Mêlant documentaire et fiction, Paul B Preciado livre un témoignage époustouflant. Poétique, drôle, inventif, intelligent, il montre toutes les possibilités d’être au monde dans un univers contemporain en mutation.
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