Le Château solitaire dans le miroir
Le harcèlement scolaire fait aussi des ravages au Japon. C’est ce dont parle Le Château solitaire dans le miroir, œuvre vibrante découverte au Festival d’Annecy et signée Keiichi Hara. « L’anime est une bonne façon d’aborder des sujets graves en les rendant attirants pour tous les publics », explique le réalisateur de Colorful, Un été avec Coo et Miss Hokusai. Adaptant un best-seller de Mizuki Tsujimura, le cinéaste fait découvrir l’univers parallèle dans lequel se réfugient une collégienne harcelée et six camarades victimes du même traumatisme. « Le suicide d’adolescents est un phénomène de société très préoccupant au Japon, insiste le réalisateur. C’est pour cela que je me suis lancé dans ce film. » L’héroïne Koroko (ce qui veut dire « âme » en Japonais) va mener une quête dans un univers fantastique. De quoi lui redonner goût à la vie et l’aider à reprendre le dessus avec l’aide d’un groupe de gamins aussi paumés qu’elle.
Visuellement superbe, ce film généreux et humaniste prône la solidarité contre l’adversité en faisant partager au spectateur des aventures fantastiques qui ne gomment pas la réalité que les personnages ont dû affronter. « L’union fait la force et permet d’échapper au désespoir. Dans nos sociétés individualistes, c’est un message important à faire passer », insiste Keiichi Hara. Il laisse le temps pour que le public s’attache à ces gamins qui en ont pris plein la figure et qui relèvent enfin la tête pour affronter leurs peurs.