Salón México
Mercedes, une entraîneuse du cabaret Salón México, amasse chaque semaine la somme d’argent nécessaire pour payer les coûteuses études de sa jeune sœur Béatrice, pensionnaire dans une institution huppée. Elle espère ainsi lui offrir un avenir plus radieux que le sien…
C'est une société injuste mais sévère, qui parvient toujours à garder son équilibre. Dans ce système solidement soudé, le drame du film est un accident, et cet accident ne remet pas en cause le système. (…) Le terrain d'Emilio Fernández est le drame rural, parce qu'il montre le conflit entre les nouvelles générations et la tradition; le conflit qui découle du changement, du désordre qui brise ce qui était établi, le conflit qui détruit l'idylle dans l'île (pris comme métaphore, quand celle-ci contenait le monde et que la vie s'y insérait sans problèmes). Lorsqu'il met en scène d'autres situations, ce fragile équilibre est rompu. (…) Fernández avait du mal à entrer dans les sujets urbains et qu'il avait vaincu cette résistance avec Salón México. Cela semble venir du fait que le code de l'honneur, en ville, n'a pas la même rigueur, que le violer ne brise pas l'ordre cosmique comme dans les zones rurales, et plus encore dans celles qu'il avait conçues. (…)
Julia Tuñón, «Emilio Fernández: un regard derrière les grilles», in «Le Cinéma Mexicain», coll. «Cinéma pluriel», éd. Centre Georges Pompidou