Ivanhoé
Parti combattre en Terre Sainte, le roi d'Angleterre, Richard Cœur de Lion, disparaît mystérieusement. Son fidèle chevalier, Ivanhoé, part alors à sa recherche et retrouve sa trace en Autriche où le souverain est retenu captif par le redoutable duc Léopold. Aidé par son allié, Robin des Bois, le courageux cavalier va tout mettre en œuvre pour libérer son roi…
Richard Thorpe, grand artisan de la MGM, réussit de flamboyantes scènes d'action : le tournoi d'Ashby et l'attaque du château de Torquilstone (où Ivanhoé doit une fière chandelle aux archers de Robin des Bois, dont la tenue, pour une fois, n'est pas verte) ont vraiment du panache. Mais la force dramatique d'Ivanhoé réside dans l'amour brûlant qu'éprouve le cruel Normand Bois-Guilbert (fascinant George Sanders) pour la juive Rebecca, qui préférerait mourir plutôt que de lui appartenir. Le dernier duel est digne des plus grandes tragédies. Bois-Guilbert affronte une dernière fois Ivanhoé pour décider du sort de Rebecca. S'il perd, elle vivra. S'il gagne, elle sera conduite au bûcher... L'honneur ou l'amour. Il sera trop tard quand la superbe et pieuse « infidèle » (Elizabeth Taylor, beauté de jais) comprendra que lui seul aurait su l'aimer. A travers Rebecca et son père, Isaac d'York, c'est aussi le statut des juifs, éternels apatrides, qui est superbement évoqué. Les mots sont plus nobles que les épées dans ce classique où l'on donnerait un royaume pour un amour.
Télérama