Keep Smiling
Dix femmes sont sélectionnées pour participer au concours de Miss Mère Géorgie: à la clé, un appartement de quatre pièces et 25.000 dollars. De Gvantsa, ex-enfant prodige qui n’arrive plus à jouer au violon en public, à Irina, qui vient de se faire expulser de son appartement, toutes ont leurs raisons pour espérer gagner. Mais entre magouilles politiques et show-business, le concours tourne vite à la catastrophe.
Satire féroce de la télé-réalité, Keep Smiling, de la jeune réalisatrice géorgienne Rusudan Chkonia, constitue aussi une dénonciation implacable de l’instrumentalisation des émotions réelles par les médias. Élaborant un lien explicite entre prostitution et médiatisation, le film se garde cependant de juger ses protagonistes. La réalisatrice les filme avec une tendresse perceptible, attentive à leurs désirs et à leurs craintes. Et si l’inhumanité de leur exploitation les dresse les unes contre les autres, c’est d’une solidarité finalement retrouvée qu’émerge la possibilité de reconquérir leur dignité en tant que femmes.