Rimini

De Ulrich Seidl
Allemagne, France, Autriche - 2022 - vost - 114' - Couleurs - Numérique
Synopsis

Richie Bravo, autrefois une star de la chanson, court après sa gloire passée dans la ville hivernale de Rimini. Perdu entre l'ivresse permanente et les concerts devant des touristes en bus, son monde commence à s'effondrer lorsque sa fille adulte fait soudain irruption dans sa vie…

En Compétition Officielle au Festival de Berlin 2022

Critique

« Rimini » : un crooner autrichien, de vieilles rombières et une fille en colère

Cela fait quarante ans que l’Autrichien Ulrich Seidl, bientôt 70 ans, s’emploie à une sorte de récurage antinational dont la vigueur confine à une infinie drôlerie. Dog Days (2001), Import Export (2006), puis la trilogie des Paradis (2012-2013) marquent les principales étapes d’une entreprise de débouchage des conduits particulièrement drastique. En comparaison, Rimini ferait presque fleur bleue. Son héros, Richie Bravo, crooner autrichien des eighties, masse blonde gominée et bedonnante, laisse derrière lui son vieux père dément qui fredonne des chants nazis dans sa maison de retraite pour prendre ses quartiers d’hiver sur l’Adriatique, où des trains de rombières viennent, la poudre aux joues et les dessous affriolants, hanter les hôtels de la ville où se produit le Casanova du Danube. Ce film, qui pourrait apparaître comme une version trash de Quand j’étais chanteur (2006), de Xavier Giannoli, se complique toutefois d’un retour inopiné. Celui de la fille de Richie, accompagnée de compagnons plutôt menaçants, qui semble très mécontente de l’abandon précoce où la jeta son père, et vient conséquemment lui réclamer, à défaut de sentiments, la somme des pensions qu’il n’a pas payées. Du sentiment, il y en aura pourtant dans ce film amer virant au mélo, et même de la tendresse.

Jacques Mandelbaum, Le Monde