Seven
La pluie transforme la ville en éponge pourrie. Un vieux flic noir, usé et érudit, s’apprête à décrocher. Il a sept jours pour former son impétueux remplaçant et résoudre sept crimes atroces : un pour chaque péché capital…
Dès la découverte du premier corps, on échappe aux lieux communs. La mort nous tient la main pour une habile descente aux enfers. Plongés en apnée dans un univers glauque et aqueux (superbe photographie de Darius Khondji), les personnages jouent un simulacre d’apocalypse, où la décomposition des corps répond à celle de la société. Complaisant, David Fincher entretient une fascination morbide pour son tueur. Il enlumine le meurtre, l’orne d’or et de vermine, jusqu’à la nausée. À sa sortie, Seven a ouvert une brèche dans la routine hollywoodienne, avant de devenir le modèle de nombreux « serial thrillers ».
Cécile Mury, Télérama