Point Break
Pour retrouver les braqueurs responsables de vingt-six attaques de banques, Johnny Utah, jeune inspecteur du FBI inexpérimenté et naïf, s’infiltre dans le milieu des surfeurs de Los Angeles...
Keanu Reeves et Patrick Swayze dans un duel infernal, véritable course à la mort. Imperturbable, Katherine Bigelow signe un film mythique. Un film d’action fort, jouissif et désespéré.
S’il fallait démontrer qu’il n’y a pas de fatalité à ce qu’un film puisse transcender son scénario, échapper au formatage qu’il semble lui imposer et à l’image qu’il vend pour attirer un large public, Point Break serait assurément un des premiers films que nous citerions. Sorti au début des années 90, il reprend les codes de son époque, est dans son ADN, formellement comme en terme d’écriture, un film de cette décennie et pourrait ainsi être terriblement daté, coincé dans ces années où le cœur de la pop culture battait au rythme de « MTV » et de la popularité croissante des sports extrêmes, condamné à n’être qu’une capsule temporelle. On ne pourra blâmer celui qui, tombant sur la jaquette du film et s’arrêtant à son résumé, passera son chemin en n’y voyant là qu’un de ces thrillers dopés à l’adrénaline et à la testostérone, l’un des films matriciels des Fast and Furious et autres XXX, qui n’ont rien d’autre à offrir que ce qui est exposé en vitrine. Si Point Break a aussi bien traversé les décennies, il le doit à la façon dont Kathryn Bigelow a emballé le tout, a donné une vie et une âme à des personnages qui sont tous, au point de départ des archétypes et ainsi transcendé tous les clichés qui auraient pu le clouer au sol. Point Break est à vrai dire à l’image de Bodhi, son personnage emblématique. Si l’on s’arrête à l’image qu’il renvoie au premier abord, on le jugera superficiel, destiné à une cible dont on pourra se sentir très éloigné. Point Break a ainsi bien plus à offrir que le programme qu’il expose en vitrine si l’on s’arrête à son pitch et à ses premières minutes. Derrière les magnifiques images de surf et de chute libre, les belles gueules de son casting, les courses poursuites dont une en particulier, à pieds, qui demeure la référence à nos yeux avec celle de French Connection 2, se trouve un film habité, totalement intègre et inspirant. (...)
Fabrice Sayag, les Chroniques de Cliffhanger & co