Le dernier tango à Paris
Alors qu’il cherche un appartement à Paris, un Américain d’âge mur rencontre une jeune Française. Ils vivent une passion torride…
L'énorme succès du film tint d'abord à sa dimension scandaleuse. En pleine explosion du cinéma pornographique, un cinéaste d'envergure internationale — Bertolucci vient d'atteindre un large public avec Le Conformiste — traite, dans une oeuvre «commerciale», de rapports explicitement sexuels. Bien plus, le principal protagoniste en est une star hollywoodienne quasi mythique, aux prestations rarissimes. Enfin, le comportement ouvertement machiste de Brando/Paul et la soumission de la jeune femme à ses exigences dans ces relations sexuelles d'une rare crudité prennent un caractère provoquant dans le contexte féministe de l'époque. (…) La réussite du film tient avant tout aux images chaleureuses (cette couleur «tango» due à Vittorio Storaro), au travail de Gato Barbieri, dont la musique suit les mouvements complexes de la caméra, les accompagne ou les précède, et surtout à la performance des acteurs. Maria Schneider et Marlon Brando sont plus que des interprètes: ils sont inséparables de leurs personnages, une large plac eayant été faite à l'improvisation à l'intérieur d'un scénario très strictement élaboré.
Joël Magny