Dida

De Nikola Ilić, Corina Schwingruber Ilić
Suisse - vost - 87' - Numérique
Synopsis

Il y a 15 ans, Nikola a quitté la Serbie et a suivi son cœur en Suisse. Depuis, il vit entre deux pays et trois femmes : sa mère Dida, sa grand-mère et sa femme. Le fils ne peut pas abandonner sa mère, mais il ne veut pas non plus renoncer à sa vie en Suisse…

Critique

Le duo serbo-suisse formé par Nikola Ilić et Corina Schwingruber Ilić, mariés dans la vie, s'est bien établi dans le circuit du court-métrage européen, avec des films réalisés ensemble ou séparément. Ils ont à leur actif deux Prix du cinéma suisse consécutifs, pour Rakijada et All Inclusive, leur plus gros succès à ce jour. Leur premier long-métrage documentaire, Dida, (…) constitue un nouvel exemple de leur approche dynamique, intéressante et souvent portée à la bonne humeur pour aborder des sujets sérieux.Le film fonctionne bien et sur le plan personnel et sur le plan social, mais il se concentre surtout sur le premier aspect. C’est une situation dans laquelle beaucoup d'émigrés se retrouvent, mais l'histoire que relate le film est aussi très spécifique. Le ton qui domine est doux-amer et mélancolique, quoique fréquemment nuancé par l’esprit des personnages et des auteurs, qui lui insuffle un esprit battant, plein d’espoir et d'optimisme. Un élément clef ajoute encore à cet humeur : la musique entraînante composée par Heidi Happy, qui réunit contrebasse, accordéon et piano et donne l'impression d'accompagner une scène censée se dérouler dans un café parisien dans un film hollywoodien des années 1950. (…) Les images, filmées par les deux réalisateurs et Pablo Ferro Živanović, s'adaptent aux circonstances, c'est-à-dire, le plus souvent, des espaces désordonnés et encombrés, entre tous les meubles et les dizaines de couverture dont Dida dit qu'elle ne peut s'en séparer car elle en a vraiment besoin. Quant aux extérieurs, on aurait du mal à trouver un contraste plus frappant que celui qu'il y a entre le côté brut et meurtri de Belgrade et Lucerne, qui fait l'effet d'un décor de conte de fées sur les rives d'un lac, et les deux réalisateurs savent résolument très bien saisir et utiliser les deux ambiances.

Vladan Petkovic, Cineuropa