Silverado
A la fin du XIXe siècle, au Far West. Emmett se dirige vers Silverado. En cours de route, il vient en aide à Paden, un aventurier. Les deux hommes font équipe afin de délivrer Jake, le jeune frère d'Emmett. Bientôt, Mal, un cowboy noir se joint à la petite bande…
Après un hommage sulfureux au film noir (La Fièvre au corps) et une incursion nostalgique chez les rescapés des sixties (Les Copains d'abord), Lawrence Kasdan nous convie à une redécouverte du western, le vrai, avec Silverado qui nous ramène à la grande époque des Rio Bravo et autre Rio Lobo. Si la reconstitution historique, magnifiée par une très belle photographie à dominantes de marrons, d'ocres et de sépias, est remarquable par son classicisme attentif, la construction du film est, elle, résolument moderne. Il n'y a pas une mais des intrigues qui s'entremêlent, se superposent à u rythme effréné. Pourtant l'histoire nous apparait toujours limpide et à aucun moment nous ne perdons le fil d'un scénario parsemé ici et là d'un humour ravageur. Ajoutez à tout cela une interprétation remarquable de tous les protagonistes de cette épopée sauvage (avec un soin tout particulier pour les seconds fusils) et vous comprendrez que ce grand western avec un petit quelque chose en plus est un film en tout point épatant qui confirme le talent de ce jeune réalisateur hyper-doué.
Philippe Ross, La Revue du Cinéma, Saison 1986