Conte d'été
Un jeune homme qui attend son amie pendant des vacances d'été à Dinard fait la connaissance de deux autres jeunes filles. Entre les trois, le coeur de Gaspard balance-t-il vraiment ?
Troisième opus du cycle rohmérien, Les contes des quatre saisons, entamé en 1990. C’est un jeune homme de soixante-quinze ans qui donne au cinéma le formidable portrait d’une génération. Melvil Poupaud lui prête ses traits et son jeu emprunté. Depuis ses débuts, à la fois avec et en marge de la Nouvelle Vague, Eric Rohmer est le cinéaste des atermoiements du cœur qu’il sonde et martyrise de manière jubilatoire. Par une sorte de fatalité, le héros rohmérien se complaît dans l’analyse de ces intermittences ou de ces indécisions, et sa parole se déploie d’autant plus que la situation lui échappe. A ce titre, le début de Conte d’été surprend. Il désarçonnera tous les contempteurs du cinéma rohmérien, en ce qu’il délaisse la parole. Des plans-séquences accompagnent la marche d’un ténébreux jeune homme qui semble attendre qu’un événement se produise, indifférent à la rumeur de la foule estivale. (...) Beauté des plans, subtilité des dialogues et du jeu des comédiens : Conte d’été constitue la quintessence du cinéma rohmérien.