Brazil
Sam Lowry est un bureaucrate dans un monde rétro-futuriste totalitaire. Il se contente de son travail et de sa petite vie tranquille tout en s'échappant en rêve dans un monde de héros romantiques. Son existence satisfaite, mais solitaire, est compliquée par l'arrestation brutale d'un certain Archibald Buttle, en raison d'une erreur administrative. Il tente de réparer cette injustice et doit lutter contre un système extrêmement contrôlé qui le considère de plus en plus comme un dissident…
Il avait pensé baptiser son film « Le Ministère de la torture »… Ou bien, référence oblige, « 1984, 1/2 ». Finalement, l’ex-Monty Python s’arrêta sur un titre plus sobre, du nom d’une samba lancinante (chantée ici par Kate Bush) à laquelle étaient attribuées des vertus symboliques : la petite musique que personne ne peut vous empêcher de fredonner représente le rêve, l’imaginaire, la vie que la bureaucratie et le totalitarisme tentent de réduire à néant.
Aujourd’hui, le film est devenu culte, et la rengaine traîne encore dans toutes les têtes. Brazil reste une époustouflante comédie fantastique, à l’humour très noir et volontiers absurde, peinture d’une société du futur très proche de la nôtre… La révolte de Sam Lowry, ex-employé modèle, contre le système et la hiérarchie, a donné naissance à une fable truculente, entre Kafka et Gogol, Goya et BD. Une œuvre visionnaire, irrésistiblement drôle et terriblement effrayante.
Aurélien Ferenczi, Télérama