Tout simplement noir
JP, un acteur raté de 40 ans, décide d’organiser la première grosse marche de contestation noire en France, mais ses rencontres, souvent burlesques, avec des personnalités influentes de la communauté et le soutien intéressé qu’il reçoit de Fary, le font osciller entre envie d’être sur le devant de la scène et véritable engagement militant...
Disséquant sur le mode d’un casting pseudo-sauvage toutes les nuances de noir dans la France actuelle, le film impressionne non seulement en ce qu’il s’avère la comédie la plus accomplie et séduisante éclose - du moins en apparence - au cœur du réacteur du cinéma populaire français, mais surtout par le brio avec lequel la machine de guerre dialectique qu’il met en branle n’a de cesse de dynamiter, saboter façon termites géants, les thèses édifiantes qui pourraient germer en son sein, pour mieux en désigner les paradoxes et les impasses.
Didier Péron, Libération