The Gentlemen
Michael, un baron de la drogue, veut mettre fin à ses activités. Ce sera le début d’une suite de chantages, complots, trahisons et enlèvements, à ses dépens...
Un retour aux sources pour le réalisateur, avec une comédie drôle, un casting superbe et des personnages hauts en couleur.
(...) The Gentlemen s’inscrit dans la lignée d’Arnaques, crimes et botanique, Snatch et RockNRolla. Sa trilogie informelle célébrant l’association de malfaiteurs tout en érigeant l’idiotie au rang d’art. Il y a toujours eu un décalage chez Ritchie : la figure du gangster n’est jamais fantasmée et omnipotente. Sous la houlette du cinéaste trendy, les margoulins ont des allures de petites crapules sorties d’un Cheech & Chong à la sauce fish & chips. Des débrouillards, plus ou moins crétins, versions ratées de Michael Caine dans La Loi du milieu. Comme Matthew McConaughey, qui grâce à The Gentlemen réitère une nouvelle résurrection artistique. L’expatrié texan trouve ici un rôle plus anglais qu’un Anglais de souche. En baron de la drogue, tout de tweed vêtu, il s’impose comme l’übergangster selon saint Ritchie. Un lion vieillissant devenu la proie de plus gros prédateurs voulant le détrôner, l’arnaqueur arnaqué qui déchaîne sa vengeance comme il prend le thé. Un héros purement ritchien que n’aurait pas renié l’ex-pygmalion du cinéaste, Jason Statham, s’il n’avait pas fait sa place (et son beurre) dans les films d’action bourrins.
L’autre force du cinéma de Guy Ritchie, aux côtés de sa galerie de personnages pittoresques et azimutés, a toujours été cette capacité à partir dans tous les sens tout en contrôlant ses dérapages. (...) En retournant aux origines de son cinéma, Guy Ritchie retrouve tout son panache d’antan, époque faste et créative où ses détracteurs ne voyaient en lui qu’un décalque british de Quentin Tarantino. Qu’on se le dise, il est bel et bien de retour à son meilleur... Et on espère qu’il gardera la couronne pendant longtemps.
François Rieux, Première