Once Upon A Time... In Hollywood
À Los Angeles en 1969, à l’apogée de la période hippie de Hollywood. Rick Dalton (Leonardo DiCaprio), ancienne star d’une série TV western, et Cliff Booth (Brad Pitt), sa doublure, tentent de survivre dans un Hollywood qu’ils ne reconnaissent plus...
Le neuvième film de Quentin Tarantino est l'oeuvre de l'accomplissement, cinégénique, foisonnante, à la fois nostalgique et terriblement moderne. Un hommage bouleversant au cinéma.
Le neuvième film réalisé par Quentin Tarantino constitue une forme d’aboutissement, comme la synthèse d’une œuvre débutée il y a vingt-sept ans et accédant enfin à la maturité. C’est un film qui contiendrait tous les précédents et qui en ferait, en même temps, la théorie. Ce mélange d’émotion, d’ironie et de réflexion n’étonnera que ceux qui n’ont pas vu que l’auteur de Kill Bill est l’inventeur d’un art très particulier, d’un cinéma tout à la fois néo-pop, brechtien et sadique. (...) Mais si Once Upon a Time… in Hollywood constitue sans aucun doute le chef-d’œuvre de son auteur c’est parce que l’on devine qu’à cette construction symbolique se mêle une série de sentiments personnels où l’auteur se dévoilerait lui-même un peu intimement. (...)
Le titre du film, « Il était une fois… à Hollywood », énonce un programme et une promesse faite au spectateur : celle de lui faire assister à une fable. Il contient, en fait, tout à la fois l’annonce d’un récit situé dans le passé (quelques mois en 1969) et la garantie que l’on ne quittera pas le domaine de l’imaginaire, du conte de fées postmoderne, du conditionnel, de ce qui aurait pu être plutôt que de ce qui a été. Once upon a Time… in Hollywood est une réminiscence fantasmatique et régressive, un retour, pour le cinéaste, à une petite enfance et à la ville qui fut l’espace de celle-ci, le Los Angeles de la fin des années 1960, company town dont les habitants ont, pour la plupart, quelque chose à voir avec le cinéma, la principale industrie du lieu.
Elle est le théâtre des déambulations automobiles des deux protagonistes principaux, l’acteur de télévision Rick Dalton et son ami et cascadeur Cliff Booth. Leonardo DiCaprio fait du personnage de Rick Dalton un homme resté un enfant narcissique, naïf et capricieux, un comédien à la modeste gloire passée, sujet à d’infantiles crises d’ego démesuré et meurtri et tirant un profit égoïste du dévouement de son acolyte fidèle. La nostalgie de l’enfance n’a qu’un objet, et qui rend les autres inutiles. En ramenant symboliquement l’émotion du spectateur à celle-ci, le film débouche sur le sentiment que tout est déjà trop tard au moment où son récit se situe. Rick Dalton n’a été qu’éphémèrement une vedette, et encore est-ce à la télévision. Sa tentative de résurrection en acceptant de tourner tardivement en Italie ne semble plus la voie royale pour devenir la star qu’a été, cinq ans plus tôt, un autre comédien du petit écran (Clint Eastwood) venu inventer le western spaghetti. (...)