Embrasse-moi, idiot!

De Billy Wilder
Etats-Unis - 1964 - vost - 126' - Noir et Blanc - Numérique
Synopsis

Orville Spooner et Barney Milsap habitent à Climax, Nevada. L’un donne des leçons de piano, l’autre est garagiste. Tous deux composent des chansons. Un jour Dino, chanteur de charme sur le retour, s’arrête à Climax. Barney sabote sa voiture de façon à lui faire passer la nuit chez Orville, où il pourra écouter leurs compositions. Mais Orville est extrêmement jaloux de sa femme, Zelda, et Dino est un grand séducteur. Barney a alors l’idée de faire jouer le rôle de Zelda à Polly, une prostituée locale…

Critique

Un crooner, réputé pour être un homme à femmes, s’arrête dans le petit village de Climax pour prendre de l’essence. Pour le pompiste et son voisin qui écrivent des chansons et aspirent au succès, c’est une occasion inespérée. Ils sont prêts à tout pour placer une de leurs chansons et inventent tout un stratagème… Embrasse-moi, idiot! est une comédie très amusante qui porte un certain regard sur l’arrivisme et la société américaine. Le film fut trainé dans la boue par les ligues de vertu américaines ; la Critique emboîta le pas en le présentant comme étant assez abject et de mauvais goût. Il faut dire que personne n’est épargné. Billy Wilder s’attaque aux fondements du modèle américain, la réussite, la famille, l’épouse, et le fait que ses personnages soient des gens ordinaires en décuple la portée : cela pourrait être tout à chacun ce qui entraîne le spectateur sur la question « jusqu’où est-on prêt à aller pour réussir ? » Pour ne rien arranger, le seul personnage vertueux et intègre est une prostituée… Oui, le phénomène de rejet qui se manifesta à la sortie de Embrasse-moi, idiot! s’explique aisément. Les questions soulevées sont d’ailleurs toujours aussi actuelles : si aujourd’hui, nous sommes moins chatouilleux sur la famille, l’attrait du succès et de la réussite est toujours aussi fort, voire plus. Il est dommage que ce film ait été si maltraité, car Embrasse-moi, idiot! est une comédie assez subtile, bien rythmée et remarquablement interprétée.

L'Oeil sur l'écran

Projeté dans le cadre de

Du 10 Juin 2020 au 30 Juin 2020
Une rétrospective